Fulvia et petites histoires sans importances.En vacances.

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jef

Fulvia et petites histoires sans importances.En vacances.

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C’est un mercredi de janvier 1976,nous allons fêter mon neuvième anniversaire. Une voiture se gare dans la cour, il s’agit de ma grand-mére. Une imposante boite en carton sort de plus d’un demi-mètre du coffre : le cadeau.
La voiture est blanche, féminine ; l’image de cette auto se fige alors dans ma mémoire, inconsciemment.
Vers quinze ans, j’apprends que la voiture fut donnée à mon cousin. Janvier 87,je la lui rachète pour € 150,en n’y connaissant rien en mécanique ni en carrosserie. Voiture roulante et en mauvais état. Il s’agit d’une Fulvia de 1968,coupe rallye 1.3,type 818330,n° moteur 818302,n° bloc moteur 818140,avec un toit ouvrant noir à glissiere, et un porte bagage chromé posé sur le coffre. Boîte 4 bien sûr. Intérieur noire.
Je suis à l’université et m’y ennuie fermement. En février de cette année-là, je plaque tout et part 3 mois pour l’Amérique latine. En juin, je reçois un chèque de l’université suite à la demande introduite en septembre 86
Pour l’obtention d’une bourse ! J’achète sur un coup de tête une Cadillac fleetwood de 1963,7100 cc, v 8.
Toujours en juin, je suis à un carrefour à Bruxelles et une fulvia 1ere série, 1.3s, vert «Ostende » se range à mes côtés, je rencontre alors Claude, son propriétaire, qui deviendra un ami intime et l’est encore et toujours aujourd’hui. J’y reviendrai.
En septembre 87,j’entreprends des études de mécanique automobiles dans une école techniques (graduat 2 ans)
Je vais chez plusieurs carrossiers avec la fulvia blanche pour obtenir un devis. Tous me disent que la voiture a pris un choc latérale. On me parle de la mettre sur un «marbre » et le prix est alors exorbitant pour mon portefeuille.
En mars 88,je crois, J’achète une DS «spéciale » de 74 (boite manuelle). Blanche.Voiture extraordinaire que je connais bien puisque mon père a eu 2 breaks. (Je vois encore ma mère au volant, à 180 km/h sur l’autoroute descendant dans le midi !)La voiture est dans un état moyen mais roulante. (en Belgique, toute voiture est soumise à un contrôle technique obligatoire, annuel ). Je me souviens avoir démonté les 4 portières saines d’une DS d’un ami, de les avoir remontées sur la mienne et m’être présenté au contrôle pour passer…. car avec celles d’origine, elle aurait été refusée. Après le passage, positif, l’opération fut inversée…et rendu à son état premier.
Avril 88,n’ayant plus d’argent, je vends la Cadillac.Confortablement.Trois jours plus tard, je ne sais comment avoir obtenu l’adresse, je me rends chez un petit garagiste indépendant dans le fin fond de l’est de la Belgique.
Il y avait là dans son dépôt une «flopée » de vieilles lancia dont une quantité de fulvia.
J’en repère une 1ere série bleue marine, entièrement d’origine et dans son jus. Et c’est reparti…
Je l’achète pour € 1000.Après avoir extrait la voiture et l’avoir installé au grand jour, le garagiste me prétend qu’il y a pour € 1500 de frais de carrosserie principalement. J’accepte le deal. Nous fixons d’un délai.
En juin 88,je reçois pour un franc symbolique une DS de 73 (boite semi-automatique), marron, en relativement bon état. (Avez-vous déjà remplacé une pompe à eau sur une Ds par –5° dehors en plein vent ?)
En aout, je vends la DS blanche et roule en marron. Je roule avec cette voiture quelques mois, parfaitement agréable. En hiver, par moins 10°, la belle Natalia à mes côtés, le voyant d’huile s’allume. Nous sommes dans une descente, je rétrograde immédiatement au point mort et tente de me ranger sur la droite. Trop tard ; bielle coulée !
Je me fais dépanner et apporte la voiture jusqu'à l’école. Mon chef d’atelier, qui déteste les citroen, ricane.
Je trouve et achète un moteur d’occasion. « Si tu réussis à changer le moteur et que la voiture roule normalement, je te donne ton diplôme en fin d’année, pour autant que tes cours théoriques soient bons »
L’opération réussit et je termine l’année scolaire en roue libre. J’offre un ballotin de pralines à mon chef d’atelier.
La restauration de la fulvia bleue traîne. Nous sommes déjà hors délai et je m’impatiente. Je vais finalement «arracher » la voiture et fais terminer les travaux par un ami. Pêché de jeunesse, je fais peindre la voiture en rouge (aïe aïe les puristes, bouchez vous les oreilles). J’ôte l’intérieur blanc pour le remplacer par le noir de la fulvia blanche (me suivez-vous toujours ?).Il s’agit donc d’une 1.3s,818360.de 1969 avec 49000 km au compteur. En mars 1989,la voiture est expertisée pour € 5000 htva. Je vend la Ds et roule en fulvia.
Je démonte la fulvia blanche (sic) et envois la caisse à la casse (…besoin de place, d’ordre et resic)
Je ne sais plus ce qu’il s’est passé (mémoire quand tu nous tiens). ,Mais je casse une culasse 3 ou 4 mois plus tard.
Je réussis les 2 années scolaires, nous sommes en juin 89.Je suis engagé dans un petit garage. Le service militaire étant obligatoire, j’introduis une demande d’incorporation. Je me dépanne en roulant dans une Bmw 525 carbus, 6 cylindre (?) Très amusante à conduire et amoureuse des stations services. Je ne me suis pas encore décidé à retaper la fulvia. La Bm étant une propulsion, lourde de surcroit, je m’embourbe dans mon propre jardin en tentant de rejoindre son garage situé derrière la maison ; le joint de culasse rend l’âme ! (putain, qu’est-ce que j’en ai bousillé des moteurs…)
Je rencontre au printemps 90 un ami par hasard (et pas rasé, merci Serge.G). Il me vend sa Vw golf gti 1600,boîte 5.La bombe. Et quel plaisir. € 2500 et 110 cv. Quel jouet !
Mai 90,je suis engagé chez les parachutistes ; 15 mois à tirer. C’est quoi ce truc de fous ?
Je me souviens qu’à la fin de l’instruction, vers le 5è mois, nous avons fait le mur. Nous étions 4 dans la GTI.
Alors que nous roulions à 200 km/h, sur l’autoroute, David qui était à côté de moi, eut la bonne idée d’ouvrir le toit ouvrant.
Il s’est trompé en le manipulant et le toit s’est envolé pour aller se fracasser sur l’asphalte. Nous étions partis depuis 5 bonnes minutes et la soirée ne faisait que commencer…
Quelques mois plus tard, je casse le moteur de la golf. (eh oui). Mais j’avais retapé celui de la fulvia rouge.
Je ne sais plus comment j’ai eu le temps de faire ça étant à l’armée. J’ai donc changer le moteur de la rouge en mettant celui de la blanche en gardant les carbus de la rouge (ça va les gars, vous êtes toujours là ?)
Toujours dans cette période jeune, beau, fort et con, j’achète un 1800 que j’installe dans la GTI.
Je roule encore quelques mois avec la GTI qui commence à sérieusement se déglinguer. Un ami Alfiste se propose de l’acheter et je la lui cède pour un bon prix. Je trouve pour une croûte de pain une Bm, 520 i, 4 cyl.en très bon état. Rebelotte avec une Bm et leur penchant pour l’essence.
Je quitte l’armée en août 1991.Je pars en octobre de cette année-là, pour le compte de Médecins sans frontieres, en tant que logisticien, pour la Côte D’Ivoire, le Liberia.J’enchaine la Russie (en plein putsch). En 1992,Vukovar et la Yougoslavie, et enfin la Somalie et le Kenya.J’en reviens exténué en mai 1992.Partout la guerre civile.
A partir de cette période, mai 1992,je roule en fulvia.3 ans. Et je voyage, tentant de digérer tout ce que j’ai vu dans ces pays en guerre. J’erre un peu, déboussolé.
Je pars à plusieurs reprises dans le midi en prenant le chemin des écoliers. J’emmène mon amoureuse d’alors, catherine, faire un tour en Norvège, en passant par l’Allemagne, le Danemark, la Suède…en Hollande aussi, voir des copains avec qui j’ai travaillé en Somalie.Bref, un bon 80.000 km pendant 3 ans au volant de ma belle. Je la bricole, le temps n’est plus de la rendre «concours », c’est ma voiture de tout les jours que mon chien «louis » (1994) connaît aussi bien que moi ! Quelle voiture ! Sur l’autoroute en remontant du sud, je fais la course avec une 405 diesel (!) sur 250 km à 140 de moyenne, 4200 tours, pression d’huile impeccable ; Et j’en avais encore sous le champignon. Quelle patate ! Pour un petit 1.3 cc de l’époque.
Un jour à du 5 à l’heure, croyant que la voiture devant moi avait démarrée je suis allé l’emboutir. Les 2 ailes étaient légèrement croquées, plus de grille, capot plié. Qu’à cela ne tienne, je remplace le capot par celui de la blanche ; elle avait un look encore plus seventies. Une durit du radiateur d’huile un jour lâche ; par chance, j’ai vu le témoin de pression d’huile chuter et plein d’autre aventures du même genre. Ce sont des voitures tellement attachantes, qu’à force, on apprend à les connaître, la musique du moteur, des petits bruits nouveaux, des indices.
Bon, évidemment, je bombardais tellement qu’un soir, de retour de provence, j’ai plié une soupape.
Une autre fois, j’avais tenté de récupérer une amoureuse que j’avais lâché quelque mois plus tôt.
Ce soir-là, elle était au bras d’un autre, c’était une époque un peu décadente pour moi où je m’envoyais pas mal de trucs dans la tronche, je fut tellement frustré de la voir avec ce type que je sortis de la boîte de nuit bien décidé à rentrer chez moi. Il gelait à pierres fendre. Ni une ni deux, je pousse les gaz à fond.une vingtaine de Km plus tard, j’entendis une déflagration comme si un missile sol-air m’avait traversé le moteur de part en part.
Il devait être 4 ou 5 heures du matin. Je roulai penaud jusqu’à la maison. Le lendemain, j’ai ouvert le moteur ;
Aïe ! Les yeux, je sers les dents ; Le piston du 4e cylindre était trou-é. On pouvait y glisser une gitane sans filtre au travers ! Je n’avais plus de moteur de réserve et plus d’argent. Peu de temps après, je fais confiance à un bonhomme de Charleroi qui me vend un moteur de 3e série (c’est un peu comme acheter un chat dans un sac, mais je n’avais pas le choix). J’appelle Claude au secours (le propriétaire de la 1.3s verte) qui lui, à force, vu mes déboires, commençait à gentiment se moquer de moi, car jamais avait-il rencontrer sur sa voiture (toute d’origine, 150000 km) un seul pépin de cette envergure. Bref, nous voilà occupés à remonter ce moteur.
Problème majeure et de taille ; la boîte et son embrayage. Nous avons finalement adapté après l’avoir fait faire, un roulement à billes sur la sortie de boîte, le diamètre étant différent, si je me souviens bien.
Et hop ! , Je suis reparti de plus belle. Cette voiture, avec les années s’est bien sur déglinguée.
Et puis est venu le temps ou il fallut se remettre au travail ; gagner sa vie.
Je range la fulvia et achète un Citroën c 15 diesel (!).Non, non, ne riez pas, c’est une excellente voiture.
Elle passe partout et avec le métier qu’est le mien, elle m’a rendu de très nombreux services.
Pour la petite histoire, quand même, il ne faut pas exagerer, j’ai remplacé la pompe à eau. Oui, c’est très bien, Jef,
Mais pas la courroie de distribution à ce moment-là ! Re-Aîe, moteur Kaput quelques semaines plus en avant.
Soit ; j’ai pris celui d’une Bx (un 1900 cc, je crois) et à nouveau, me voilà parti dépassant tout le monde sur autoroute dans les montées, pourtant chargé comme un mulet andalou en 1913.
Cette voiture, que j’ai vendue pour l’achat d’un pick-up Mitsubishi neuf, roule toujours. Infatigable.
La fulvia croupit dans le garage.
Notre fille Marguerite nait en 1997.
Coup de théâtre ; Claude me vend la sienne. Je l’achète. Travaux de carrosserie bien sûr. Mais c’est une voiture que je connais bien, d’origine (moteur, carrosserie etc.) ; L’historique est connu. Et c’est exactement le même modèle que ma rouge. Pile-poile.
Le temps passe. Je ne vois pas qui pourrait me la retaper (celle de Claude, car la rouge étant trop «loin » et démontées en pièces détachées)
Emile nait en 1999.
Je vends le Mitsubishi à mon ami Jean-Phi et m’offre l’une des voitures de mes rêves ; un Land-Rover, pick-up bâché, 2.5 TDI.
Je fais du bon boulot et je peux me le permettre.
Arrive l’hiver 2002.Ayant toujours le réflexes de regarder distraitement dans les colonnes des «oldtimers » quand un magazine me tombe sous la main, je remarque qu’une 1600 HF lusso de 72 est à vendre. Ici, en Belgique, c’est plutôt rare. Par soucis de ne pas mourir trop vite con, je télephone. Trop chére. Evidemment.
C’est un intermédiaire qui vend, il doit donc prendre sa commission.
Pas grave, le rêve restera inaccessible.
Mars 2003.Je tombe à nouveau sur ce même encart mais avec cette fois un prix nettement revu à la baisse.
Je ne dors plus pendant deux nuits, en parle à ma femme pour me donner bonne conscience et prends rendez-vous avec le propriétaire. C’est une voiture importée d’Italie et restaurée avec soin. Oui, elle est saine. Très saine.
Je suis reparti avec la voiture. La boucle est bouclée.
J’invite les heureux propriétaire de Fulvia à descendre les vitres, et à passer tous les rapports en chantant ;
« Ma-ri-nel-la »
Enfin, sachez que je suis bien conscient qu’il y a sur notre belle planète, des choses bien moins futiles que celles évoquées ci-en haut qui méritent autant d’amour et d’attentions.
Paix et amitiés à tous sans exception.

Ecrivez-moi un petit mot si mes histoires vous ont amusé.
Jef.
Thierry

Re: Fulvia et petites histoires sans importances.En vacances.

Unread post by Thierry »

Eh bien, y en a qui en on vécu des aventures et des véhicules différents !
Pour moi tout a été plus simple: un soir de novembre j'ai aperçu, dans la pénombre d'un arrière de garage, une petite voiture brune à la forme bizzare mais bien sympathique: ma première rencontre avec une Fulvia, j'avais 26 ans et il y avait déjà plus de 24 ans que cette auto n'était plus produite!! Bref, je m'arrête, prends note de la marque et du modèle et part à la chasse (à la voiture d'occasion et aux renseignements). Résultat des courses: des nouveaux amis fous de ce modèle, de la technique plein la tête, et six mois plus tard (après avoir vu une dizaine d'épaves), j'ai enfin mon coupé Fulvia.
Certes, ce n'est "qu'un 2ème série" mais il me plait. Restauration presque totale en apprenant le métier sur le tas (je n'ai fais refaire que la peinture par un professionnel) et son aspect s'est déjà bien amélioré!
Depuis maintenant 2 ans, je roule avec lui quand le temps n'est pas trop mauvais et continue à le bichonné dès que l'occasion se présente.
Bien sûr que j'aimerais lui offrir un grand frère sous forme de Fanalone mais les finances ne suivent pas pour l'instant, à mois d'en trouver un à restaurer mais pas totalement pourri et si possible pas trop cher..... comme quoi il faut encore avoir quelques rêves pour les années à venir..!!

Bonne route!

Thierry
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